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Automédication : l'exemple italien

Vous avez sûrement vu ce soir le reportage de France 3 sur l'automédication. Sinon, en voici le résumé : le gouvernement veut promouvoir la possibilité pour chaque personne d'acheter des médicaments directement chez le pharmacien, sans ordonnance. Je vais profiter de ce billet pour expliquer comment ce système fonctionne en Italie.

Avant tout, toute personne en Italie a l'accès aux soins gratuits. C'est à dire qu'il suffit de vous inscrire et de choisir un médecin « référent », qui est TOTALEMENT gratuit. Il a des horaires de présence journalière (4 heures apparemment) et reçoit sans rendez-vous. De conséquence, si vous tentez d'aller voir votre médecin, il est fort possible de vous trouver face à une attente assez impressionnante.

Il vous est donc toujours possible de vous tourner vers un médecin non-référent, qui vous facturera entre 80 et 120 € pour la consultation. Il n'y a pas d'attente et vous vous faites rembourser comme suit :
- en faisant un « 730 », vous obtiendrez une réduction d'impôt égale à 20% de la somme dépensée. Elle vous sera reversée au mois de mai de l'année suivante : c'est à dire que si vous avez dépensé 100 € en 2006, l'état vous rendra 20% soit 20 € en mai 2007. Pour autant, une majorité de médecin vous font payer au noir, avec les 20% de réduction.
- la seconde solution est d'avoir une mutuelle. Je ne sais pas comment cela fonctionne ni le montant des remboursements.

La 3ème solution est l'automédication : aller voir votre pharmacien directement sans ordonnance et lui expliquer votre problème. Les avantages sont la rapidité, l'absence d'attente.

Mais les désavantages sont nombreux : possibilités de se tromper tant dans la description de la maladie que dans la prescription du pharmacien, qui a tendance à charger la note plus que nécessaires. En plus, votre médecin référent peut vous prescrire des examens et des médicaments gratuits, quand votre pharmacien vous fait tout payer. Le seul remboursement possible est le système de rétrocession des 20% sur l'année suivante (voir plus haut).

Un effet collatéral qui commence à se faire percevoir en France est l'augmentation du prix des médicaments non remboursés, qui accroît le budget « médicament » des familles. Ni la santé des personnes, ni leur portefeuille n'y gagne dans cette affaire. De toutes les manière, cette réforme ne peut avoir d'effets positifs que si une gamme de médicaments libres suffisamment large est disponibles.

Conclusion : cette solution ne sert au gouvernement que pour désengorger les cabinets des médecins et à éviter le déremboursement de médicaments, donc à réduire la facture de la sécurité sociale. Cela n'améliorera pas le système de santé français.

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